UN ATELIER-EXPOSITION SUR LA BIODIVERSITE POUR POSER LE PROBLEME DES ECOSYSTEMES NATURELS HAÏTIENS
Le Ministère de l’Environnement (MDE) et celui de la Planification et Coopération Externe (MPCE) ont organisé à travers le projet Plan national d'adaptation aux changements climatiques (PNA), un atelier-exposition sur la Biodiversité et les infrastructures vertes le vendredi 20 mai 2022 à Pétion-Ville. Organisé en prélude de la Journée mondiale de la Biodiversité le 22 mai, cet atelier-exposition s'est déroulé en présence des cadres dudit projet, des employés des deux Ministères, des représentants d’organisations de la société civile, des professeurs et étudiants d'universités de la capitale.
C’est le Directeur Général du Ministère de l’Environnement M. Astrel JOSEPH qui a procédé au lancement officiel de l’activité dont l'objectif était de sensibiliser et mobiliser les parties prenantes et les partenaires financiers sur l'importance de la biodiversité et les infrastructures vertes comme outils d'adaptation et d'atténuation aux changements climatiques. Il visait également à proposer des pistes et des stratégies d'aménagement du territoire, favorisant ainsi le développement d'une synergie entre la biodiversité et les infrastructures vertes.
Dans son intervention, le Directeur Général du MDE, l'ingénieur Astrel JOSEPH a mis l'accent sur le changement climatique qui a des effets néfastes, à la fois, sur les espèces, la montée du niveau de la mer, les habitats, la disponibilité des ressources alimentaires. Monsieur Joseph a insisté sur la protection de la biodiversité qui, estime-t-il, peut jouer un rôle essentiel dans la lutte contre le changement climatique. "Les écosystèmes sont en effet d'importants puits de carbone. Ces derniers permettent également de s'adapter aux impacts du changement climatique. Les écosystèmes terrestres et marins absorbent près de la moitié des émissions de dioxyde de carbone générées par l’Homme", a avancé l'ingénieur Astrel JOSEPH.
S'agissant d'Haïti, le Directeur général du MDE a tenu à rappeler que 36 % des 5 000 plantes et 75 % des 2 000 espèces de vertébrés sont endémiques. Cette biodiversité, riche et unique, se trouve surtout dans les 31 aires protégées du pays. M. Astrel JOSEPH n'a pas caché son regret de constater que des mauvaises pratiques agricoles non respectueuses de l’environnement ont conduit à la dégradation des sols, à la disparition de quelques espèces. De plus, la déforestation des aires protégées, des bassins versants stratégiques et le développement anarchique des centres urbains ont également des impacts considérables sur la biodiversité et le bien-être de la population, a-t-il conclu.
Pour sa part, Jean Vilmond Hilaire a présenté les résultats de l'étude sur les vulnérabilités des secteurs agriculture et biodiversité liées aux tandences climatiques. À travers cette étude menée par le projet Plan national d'adaptation avec l'appui technique du PNUD, les chercheurs ont analysé les tendances climatiques sur les 10 dernières années. Les autres parties de cette étude reposait sur comment ces tendances climatiques impacteraient la biodiversité à travers les écosystèmes naturels du pays et comment ces tendances impacteraient les écosystèmes agroforestiers.
Le Dr Jean Vilmond HILAIRE qui dit constater une baisse des services écosystémiques à plus de 80% dans le pays, appelle à revoir l'ensemble des politiques publiques en matière de sécurité alimentaire. D'après lui, c'est alarmant que la plupart des services écosystémiques sur le territoire soient assurés par les systèmes agroforestiers. Donc, c'est l'agriculture qui nous donne de l'eau et assure la régulation du climat, conserve le sol. Il croit que les opportunités de reconstruction de ce territoire dévasté existent encore. Ainsi, Monsieur Hilaire propose de mettre en place un vrai système de gestion des aires protégées notamment les restaurations des terres dégradées.
Dans le cadre de cette activité, plusieurs institutions et personnalités ont exposé différents types de travaux réalisés sur la biodiversité d’Haiti. On peut citer entre autres, l’Université Quisquéya, la Société Audubon Haïti et M. René Durocher de Wynn Farm.
Il faut noter, le thème retenu cette année pour la célébration de la Journée mondiale de la Biodiversité est « Bâtir un avenir collectif pour toute vie sur terre ».
