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MDE 27 novembre 2024

Positionnement du MdE Haïti pour la COP16 Riyad, Arabie Saoudite

Positionnement du Ministère de l’Environnement d’Haïti pour la COP16 Riyad, Arabie Saoudite, du 2 au 13 décembre 2024

Port-au-Prince, le 27 décembre 2024 :_ La 16ᵉ session de la Conférence des Parties (COP16) à la Convention des Nations Unies sur la Lutte Contre la Désertification (CNULCD) constitue une étape cruciale pour intensifier les efforts mondiaux contre la désertification, la dégradation des terres et la sécheresse. Ces enjeux, étroitement liés, exercent une pression croissante sur les terres productives et les ressources en eau, mettant en péril les écosystèmes et la sécurité alimentaire à l’échelle mondiale.

La CNULCD : un pilier des Conventions de Rio

La CNULCD, adoptée lors du Sommet de la Terre en 1992, aux côtés de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC) et de la Convention sur la diversité biologique (CDB), incarne un engagement historique pour répondre aux impacts des activités humaines sur l’environnement. Aujourd’hui, 197 pays et l’Union européenne sont Parties à la CNULCD, soulignant son importance dans la lutte contre la dégradation des terres.

L’objectif principal de la CNULCD est d’atteindre la neutralité en matière de dégradation des terres (LDN) d’ici 2030, une démarche qui s’aligne sur les ambitions mondiales en matière de climat et de biodiversité. La gestion durable des terres, la restauration des sols et la résilience face à la sécheresse sont autant de leviers essentiels pour garantir la survie des écosystèmes et améliorer les conditions de vie des populations les plus vulnérables.

L’engagement d’Haïti dans la lutte contre la dégradation des terres

Selon le rapport national de dégradation des terres de 2023, Haïti observe une inversion progressive de ce phénomène, bien que certains départements enregistrent encore une tendance à la hausse. Le Directeur de la Direction des Forêts et des Énergies Renouvelables, Agr. Eder Audate, souligne que, sans un changement de cap majeure à cette tendance, les jeunes exploitants agricoles risquent de sombrer dans la pauvreté et de migrer vers les centres urbains, amplifiant ainsi l’insécurité et l’instabilité sociale.

Le Ministère de l’Environnement d’Haïti, en collaboration avec d’autres ministères sectoriels et ses partenaires techniques et financiers, met en œuvre diverses initiatives, notamment :

  • La Contribution Déterminée au niveau National (CDN), qui inclut l’aménagement et la gestion durable des bassins versants, ainsi qu’une augmentation significative des superficies reboisées ;
  • Le Plan National d’Adaptation (2022-2030), priorisant la reforestation, l’agroforesterie, la gestion des ressources en eau et le développement d’une agriculture climato-intelligente ;
  • La Stratégie Nationale pour la Biodiversité, visant à restaurer et protéger les sols, les écosystèmes terrestres et les services écosystémiques.
  • La définition des cibles nationales de Neutralité en matière de dégradation des terres (NDT), qui constitue le plus grand engagement mondial (2018-2030) dans la restauration de la productivité de grandes étendues de terres dégradées, améliorant ainsi les moyens de subsistance des personnes et réduisant l’impact de la sécheresse sur les populations vulnérables (2018-2030) ;

Ces efforts visent à promouvoir une économie verte et bleue tout en améliorant les conditions de vie des populations locales, pour lesquelles l’exploitation durable des ressources naturelles représente une solution de survie.

Les attentes d’Haïti pour la COP16

Le Ministère de l’Environnement d’Haïti participera à cette Seizième Conférence des Parties (COP16) de la CNULCD avec de grandes attentes, tout en exhortant les Parties à :

  1. Mobiliser des ressources financières et techniques pour la mise en œuvre des actions prioritaires, notamment dans les pays les plus vulnérables. La création d’un fonds dédié aux projets d’atténuation des effets de la sécheresse et de la dégradation des terres est essentielle.
  2. Favoriser une gouvernance équitable en renforçant la voix des pays les plus touchés dans les processus décisionnels, en vue d’une coopération véritablement inclusive.
  3. Renforcer les synergies entre les Conventions de Rio, en intégrant les objectifs de gestion durable des terres à ceux du climat et de la biodiversité pour maximiser l’impact des actions entreprises.
  4. Enfin, le Ministère appelle les Parties à maintenir et approfondir les avancées réalisées lors de la COP15, tout en élargissant les priorités pour intégrer les particularités des pays en développement et des communautés locales.

Le Ministère de l’Environnement d’Haïti réaffirme son engagement à collaborer avec les autres Parties pour bâtir un avenir durable et résilient face aux défis environnementaux mondiaux.

-Fin-

 Directeur de la Direction des Forêts et des Énergies

Renouvelables, Agr. Eder Audate, lors de l'Atelier de

vulgarisation du concept de la Neutralité en matière de

dégradation des terres à l'Université d'Etat d'Haïti,

Campus Limonade

 

L'initiative de partenariat pour la Gestion durable des Terres

dans les Caraïbes 

 Atelier de validation de site d'intervention du projet

 

 Niveau de dégradation des terres dans les deux zones

d'intervention du projet: Marion et Samana