Propos du ministre de l’environnement cérémonie de lancement de la semaine de travail sur les aires protégées d’Haïti
Honorables Députés,
Madame la Directrice générale du ministère de l’Environnement,
Monsieur le Directeur général de l’Agence nationale des aires protégées,
Monsieur le Représentant pays de la Banque interaméricaine de développement,
Mesdames, Messieurs les Représentants de la Coopération internationale,
Mesdames, Messieurs les hauts cadres de l’Etat,
Mesdames, Messieurs les membres du Groupe de travail sur les aires protégées, et consultants d’appui
Mesdames, Messieurs, en vos rangs, grades et qualités,
Membres de la Presse,
Distingués invités,
Au nom du gouvernement Moïse–Céant, je vous souhaite la plus cordiale bienvenue à la cérémonie de lancement de cette semaine de travail sur les aires protégées d’Haïti. Je salue les parlementaires ici présents. Votre geste est hautement apprécié, au Système national des aires protégées (SNAP).
Mes félicitations au Directeur général de l’ANAP, Monsieur Jeantel Joseph, et à son équipe pour l’organisation des activités de cette semaine. Je présente aussi mes remerciements à la Coopération internationale, notamment à la BID, pour son appui technique et financier au SNAP et aux travaux de cette semaine.
Mesdames, Messieurs,
Haïti a signé et ratifié la Convention sur la diversité biologique depuis 1996. Cet instrument de droit international reconnait que la conservation de la biodiversité est une préoccupation pour toute l'humanité, et est inséparable du processus de développement. Notre pays a adhéré, en octobre 2010, aux « Objectifs d'Aichi pour la biodiversité » qui visent entre autres à améliorer l’état de la diversité biologique en sauvegardant les écosystèmes, les espèces et la diversité génétique.
Nous prêtons attention aux politiques internationales en faveur de la biodiversité, notamment : la Convention relative aux zones humides d'importance internationale (dite Convention de Ramsar), la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification, l’Agenda 21: Programme d’action pour un développement durable, la Stratégie mondiale pour la conservation des plantes ; les 17 Objectifs de développement durable (ODD).
Toute cette dynamique internationale admet que les êtres humains dépendent de la biodiversité pour la vie, le bien-être et les sources de combustible. La conservation, l’usage durable de la diversité biologique et le partage équitable des bénéfices tirés de l’utilisation des ressources génétiques contribuent directement aux économies des pays, à l’allègement de la pauvreté et à la réussite des ODD. Il est donc prioritaire et urgent de créer, d’aménager et de faire fonctionner les aires protégées dans la perspective du développement durable des communautés haïtiennes.
Le président de la République, Son Excellence Monsieur Jovenel Moïse, prête une attention particulière à cette dynamique. Dans la feuille de route communiquée au Ministère, le président a fait de l’environnement une composante importante des politiques publiques à mettre en œuvre au cours de son quinquennat. Il a visé cinq axes stratégiques d’action, tous dans la perspective de protection de la biodiversité : gestion des ressources naturelles, assainissement, aménagement du territoire, lutte contre les changements climatiques, gouvernance et mobilisation de partenariats. J’invite tous nos partenaires techniques et financiers à supporter ces actions et à y participer activement.
A part le contexte international, Haïti contribue aux processus régionaux de conservation de la nature et de protection de la biodiversité. Citons, entre autres, le « Caribbean Challenge Initiative - CCI » qui regroupe actuellement 10 gouvernements de la Caraïbe et 15 grandes entreprises. Ces derniers poursuivent deux grands objectifs: Conserver au moins 20 % de leur environnement côtier et marin en 2020 ; et développer des mécanismes de financement durable en faveur de l’environnement.
Citons également le Corridor biologique des Caraïbes "CBC" comprenant Haïti, Cuba, République Dominicaine, Porto-Rico et prochainement la Jamaïque. Cette initiative vise à assurer la connectivité des aires protégées dans la Caraïbe.
Au niveau national, le ministère de l’Environnement est très actif dans la conservation de la biodiversité. Je cite quelques exemples. Premièrement, le ministère de l’Environnement a participé au processus de la déclaration de deux réserves de biosphère en Haïti : La Selle et la Hotte. Ces deux structures font actuellement partie du réseau mondial des réserves de biosphères. Le MDE coordonne le Comité national haïtien du Programme international de l’UNESCO sur l’homme et la biosphère (Programme MAB) et siège au Conseil international de coordination de ce programme. Le Ministère s’apprête à doter les réserves de biosphère d’Haïti d’une structure exécutive afin d’harmoniser les interventions des parties prenantes.
Deuxièmement, avec l’appui du Fonds mondial pour l’environnement (GEF) et du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), le gouvernement d'Haïti exécute actuellement un éventail de programmes dont le projet «Augmenter la résilience des écosystèmes et des communautés vulnérables aux changements climatiques et aux menaces anthropiques à travers une approche de la montagne à la mer… ». Ce projet est mis en œuvre dans la réserve de biosphère La Hotte (axe Baradères/Cayémites dans les Nippes et la Grande-Anse), la réserve de biosphère La Selle (de Marigot à Anse-à-Pitres) et dans le Nord-Est, au niveau de l’aire protégée des Trois Baies.
Troisièmement, le ministère de l’Environnement, à travers l’ANAP, exécute le projet de protection des hauts bassins versants du parc Macaya avec l’appui de la BID, du GEF et de la Norvège sans oublier le projet de l’interface homme-biodiversité avec l’appui du GEF et de la BID à Aquin et de Saint-Louis du Sud.
Quatrièmement, en collaboration avec l’USAID et The Nature Conservancy (TNC), le Ministère met en œuvre le « Programme caribéen pour la conservation de la biodiversité marine, CMBP ». D’autres actions sont en cours dans d’autres zones d’Haïti, avec ONU-Environnement, la Coopération allemande (GIZ), la Coopération suisse et la Helvetas. Avec les ministères de l’Education, de l’Agriculture et d’autres partenaires locaux, le MDE contribue à l’aménagement du Jardin botanique national d’Haïti, instrument pédagogique et scientifique important d’identification, de documentation, de conservation et de mise en valeur de la biodiversité haïtienne.
Conformément aux objectifs d'Aichi, vers l’horizon 2020 les Etats parties doivent avoir 17 % du territoire terrestre et d’eaux intérieures et 10% des zones marines et côtières conservés et regroupés en aires protégées gérées efficacement et équitablement. Le gouvernement haïtien s’engage à atteindre ces objectifs. Nous disposons actuellement de 12 aires marines protégées, soit 7.4% du territoire marin d’Haïti. Nous avons 13 aires protégées terrestres couvrant environ 4% du territoire. Il y a des documents de déclaration d’aires protégées en attente. J’encourage l’ANAP, le CIAT et le CNIGS à activer le processus de déclaration, notamment celle relative à la protection des sources de Ganthier et à l’aménagement du Jardin botanique national d’Haïti. Il nous faut identifier, délimiter et conserver, en urgence, ce qui reste de nos fragiles écosystèmes. C’est une obligation constitutionnelle et une responsabilité éthique envers les générations futures.
Parallèlement, le Ministère s’engage à renforcer l’ANAP en vue de la gestion effective des aires protégées existantes. En fait, il y a nécessité de plans de gestion, de surveillance des aires protégées assortis de plans d’actions visant le développement socio-économique durable des communautés locales dépendant de ces aires.
Je souhaite ardemment que cette semaine ne soit pas une simple démonstration. Mesdames, Messieurs, vous voudrez bien discuter, commenter, corriger et valider les travaux en vue de la structuration de l’ANAP et de la gestion des aires protégées d’Haïti.
Bon travail à tous ! Et Bonne semaine !
MERCI
4 FÉVRIER 2019, HÔTEL MONTANA