

Gestion des risques climatiques : Haïti renforce sa stratégie pour la protection des zones côtières
Port-au-Prince, vendredi 28 février 2025 – La Direction des Changements Climatiques (DCC) et la Direction de Gestion Intégrée des Zones Côtières et Marines (DGIZCM), avec le soutien de l’Union Européenne à travers le programme AMCC+, ont organisé, ce jeudi 27 février 2025, un atelier hybride (en ligne et à l'Hôtel Montana) de présentation des premiers résultats de l’évaluation des risques climatiques dans le cadre de l’élaboration du Plan National de Gestion Intégrée des Zones Côtières d’Haïti. Cette rencontre visait à présenter les résultats préliminaires des critères pris en compte pour l’évaluation des risques climatiques, exposer la classification des systèmes côtiers du pays, discuter des études de cas menées au niveau des sections communales et identifier, avec l’appui des acteurs de la gestion des zones côtières, les critères essentiels pour la mise en place de mesures de gestion adaptées.
L’ouverture de l’atelier a été assurée par M. Jacques Reymé, Directeur de la DGIZCM, qui a souligné l’importance cruciale de cette initiative dans le cadre d’une évaluation actualisée des risques climatiques en Haïti. Il a encouragé les participants à s’approprier pleinement les résultats de ces travaux, insistant sur le fait que les zones côtières du pays sont particulièrement vulnérables face aux aléas climatiques et qu’une action concertée est indispensable pour leur préservation et leur développement durable.
Le consultant principal du projet, M. Bruno Colavito de son côté, a expliqué que le système côtier haïtien est structuré en trois grandes catégories : les zones où la terre et la mer interagissent, englobant divers écosystèmes côtiers ; les zones sensibles aux changements climatiques, particulièrement sujettes à l’érosion, aux inondations et à la montée des eaux ; et enfin, les zones à forte dynamique socio-économique, comprenant les infrastructures côtières, les moyens de subsistance des communautés, l’agriculture et l’habitat. Il a également souligné que les zones côtières haïtiennes, bien qu’exposées à de multiples vulnérabilités, possèdent un potentiel de développement économique non négligeable.
Les analyses menées dans le cadre de ce travail ont mis en évidence plusieurs défis majeurs. L’un des principaux obstacles identifiés est la difficulté d’accès aux données récentes sur la vulnérabilité des zones côtières. De plus, la crise socio-économique actuelle du pays impacte significativement les infrastructures et les moyens de subsistance des communautés côtières. L’Atlas Agricole d’Haïti (2009-2012), élaboré par le MARNDR avec l’appui du CNIGS, fournit cependant des données précieuses sur les activités de pêche et d’agriculture côtière. Par ailleurs, les bases de données de la Direction de la Protection Civile (DPC), du Ministère de l’Éducation Nationale et de la Formation Professionnelle (MENFP), du Ministère de la Santé Publique et de la Population (MSPP) et de la Coordination Nationale de la Sécurité Alimentaire (CNSA) permettent d’obtenir des informations sur l’accès aux services de base, la répartition des infrastructures sanitaires et scolaires, ainsi que les indices de sécurité alimentaire.
Dans son évaluation des risques climatiques dans les zones côtières, M. Colavito a mis en avant quatre facteurs clés à prendre en compte pour une classification hiérarchique des risques. Tout d’abord, la morphologie des côtes et leur exposition aux phénomènes naturels sont des éléments déterminants dans l’analyse des vulnérabilités. Ensuite, la répartition de la densité de la population dans les zones côtières est également un facteur à considérer, de même que l’état de conservation des écosystèmes menacés. Enfin, le niveau de vulnérabilité des zones étudiées et leur potentiel de rétablissement constituent des indicateurs essentiels pour définir des stratégies adaptées.
Face à ces défis, la mise en place d’un système d’alerte précoce, l’élaboration de plans d’évacuation adaptés et le renforcement des infrastructures côtières figurent parmi les mesures de gestion prioritaires identifiées dans le cadre de ce travail. Cet atelier a marqué une étape importante vers l’élaboration d’un Plan National de Gestion Intégrée des Zones Côtières, un outil stratégique visant à anticiper les risques climatiques et à proposer des solutions durables pour les communautés côtières d’Haïti.
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