Mission intersectorielle d’exploration et d’échanges à la Havane, sur la perspective de construction des barrages hydrauliques au niveau des rivières en Haïti
Port-au-Prince, le 22 janvier 2019.- Une délégation composée de Directeurs Généraux, de Directeurs Techniques et de techniciens de différentes institutions publiques haïtiennes, telles le MdE, le MARNDR, la DINEPA, le LNBTP, et l’EDH, s’est rendue à la Havane, du 16 au 20 janvier 2019. Sa mission consistait à s’informer des expériences cubaines, dans le domaine de la planification, de la conception, de la construction et de la gestion (surveillance et contrôle) des ouvrages hydrauliques de gestion des crues, de fourniture d’eau potable, de production agricole et d’électricité. Au cours de cette mission, la délégation haïtienne a surtout mis l’accent sur le principal barrage du pays, Péligre situé dans le département du Centre, et sur celui de Marion, en construction dans le Nord-Est, prévu pour une hauteur de 30 mètres et d’une capacité de 10 millions de mètres cubes d’eau.
Sur l’invitation de l’Institut National des Ressources Hydrauliques (INRH) ou Cubahidraulica, les Responsables haïtiens ont visité différentes institutions cubaines œuvrant dans le secteur de l’eau et de l’électricité. Selon les informations recueillies, Cuba dispose de 242 barrages hydrauliques, dépassant largement Haïti qui détient aussi un fort potentiel vu la géomorphologie de son territoire.
Selon le Directeur Général de la DINEPA, l’Ing Guito EDOUARD, la construction en Haïti de nouveaux barrages hydrauliques facilitera non seulement l’extension des parcelles irriguées, mais encore l’augmentation de la production de l’énergie électrique et de l’eau potable après les traitements appropriés.
Pour sa part, le Directeur Général du MARNDR, l’Agr Branly EUGÈNE a affirmé que la construction de ces infrastructures relève en droite ligne de la politique du MARNDR, en vue de renforcer la production agricole, et protéger les vies humaines dans les zones vulnérables aux inondations. « Les cas de sécheresse et d’inondation au niveau de certaines régions du pays sont imputables à la mauvaise gestion de l’eau ». Il a renforcé l’idée que des études soient réalisées, en vue de la construction des huit (8) ouvrages sur le territoire haïtien, selon le vœu du Président de la République lui-même.
Le Directeur Général du LNBTP, l’ing. Yves Fritz JOSEPH, a rappelé qu’Haïti reçoit chaque année, sous forme de pluie, environ 40 milliards de m3 d’eau. Parmi elles, 24 milliards de m3 sont évaporés, 12 milliards ruissellent jusqu’aux rivières et les 4 milliards de m3 restants s’infiltrent sous terre pour alimenter les nappes d’eau souterraine. Il en a profité pour annoncer la fin de la construction du barrage sur la rivière Marion d’ici 2020.
De son côté, la Directrice Générale du Ministère de l’Environnement (MdE), l’ing Nicole Yolette ALTIDOR a abordé le rôle dudit Ministère dans l’accompagnement nécessaire avant, pendant et après la conduite des travaux de construction de ces infrastructures hydrauliques. Elle a rappelé que la responsabilité du MdE couvre la mise en œuvre des activités de lutte contre les changements climatiques dont les deux phénomènes majeurs sont les inondations et la sècheresse, la lutte contre la désertification, la protection de la biodiversité, le respect des normes environnementales, le suivi des études d’impact environnemental et social et de non-objection environnementale. Elle a clarifié que le MdE dans sa transversalité, interviendra en appui aux différentes institutions opérant dans le secteur.
Cette visite a été également l’occasion pour les représentants du MdE de rencontrer des spécialistes cubains, dotés d’un savoir-faire et des compétences nécessaires, d’aider à renforcer la compréhension des cadres haïtiens dans le rôle à jouer dans le processus de construction des ouvrages hydrauliques. Ces délégués haïtiens en ont profité pour solliciter un accompagnement technique des experts cubains, en vue de renforcer les capacités techniques des techniciens du MdE à travers les Directions des Ressources en Eau, de la Gestion intégrée des Bassins-versants, des Forets et des Énergies renouvelables ainsi que du Bureau National des Évaluations Environnementales.
Pour terminer, il faut mentionner que cette mission a abouti à une entente sur la mise en place d’un Accord de partenariat réunissant les opérateurs de terrain comme l’Institut National des Ressources Hydrauliques (INRH) à travers Cubahidraulica, le Laboratoire National des Bâtiments et des Travaux Publics (LNBTP) et la Direction Nationale de l’Eau Potable et d’Assainissement (DINEPA) comme facilitatrice. Cette équipe haïtiano-cubaine sera responsable des études comme la délimitation des bassins-versants, le diagnostic hydrométéorologique, le bilan hydrique, la collecte des données géologiques, géophysiques et géotechniques et toutes les analyses de qualité, pour pouvoir dimensionner et assurer la pérennité des ouvrages.